Les trois châteaux de Ribeauvillé

Les 3 châteaux illuminés à l'occasion du 600e anniversaire de la Fête des Ménétriers (1390-1990)

 

" Pour monter aux châteaux de Ribeauvillé, choisissez de préférence une matinée de printemps, quand les fleurs de mai commencent à s'épanouir sous le feuillage des châtaigniers et des taillis de chênes. Levez-vous avec le soleil, alors que la rosée perle encore au bout de chaque brin d'herbe, dans la fraîcheur vivifiante, à laquelle se mêlent déjà de tièdes effluves. Vous suivrez le Hagelpfad, à la sortie de la ville, longeant d'abord les anciens remparts, les restes encore imposants des murs de la résidence urbaine des comtes de Rappolstein, transformés maintenant en un pensionnat de demoiselles. À droite, à gauche, le sentier est bordé de vignes et de jardins en surélévation, soutenus, la plupart, par de petits murs en pierres sèches. Ça et là les pampres verts des vignes et les branches pendues d'arbustes à fleurs retombent en guirlandes odorantes sur le chemin rocailleux. Tous ces frais jardins, ces vignes en terrasses sont bien entretenus, bien cultivés et en plein rapport, sans cesser pour cela de contribuer au plaisir des yeux. En s'élevant peu à peu, le sentier devient plus raide, raviné par les eaux torrentielles, après les fortes pluies d'orage. Des pierres roulées ou des pointes de rochers se montrent à chaque pas et ralentissent l'ascension. Un moment de patience, puis tout à coup, à travers un petit bois, en écartant les broussailles et les jeunes pousses, vous pouvez apercevoir nettement le profil des châteaux et les détails des constructions. Le coup d'oeil est surtout très beau depuis une brèche ouverte dans une arête de rochers pour livrer passage au chemin aux deux tiers de la montée. Vous embrassez d'un regard la masse imposante du Saint-Ulrich, avec la dernière tour restée debout du Girsperg. Encore quelques pas et voici la première enceinte du château principal. "

Charles GRAD
L'Alsace, le pays et ses habitants
Editions Hachette 1889
Reproduction en fac-simile Editions Contades 1983

 

Cette description de l'approche des châteaux de Ribeauvillé écrite à la fin du XIXe siècle est toujours d'actualité. Le sentier se faufile encore entre vignes , jardins et vergers et reste pour moi le plus bel accès aux ruines.


Coucher de soleil sur le Saint-Ulrich et le Girsberg (le 26 mars 2003)