Histoire

Armoiries de Rodern

 


Les origines du village

Les origines de RODERN sont assez obscures. Une tradition - souvent répétée, mais peu établie - voudrait que Rodern soit nommée, en 740, dans la liste des paroisses de Haute-Alsace rattachées au diocèse de BALE.

D’après le livre "der Weinbau im Elsass" (l’histoire du vignoble alsacien) de Médard Barth le site de Rodern est évoqué la première fois en 740. A cette époque la paroisse de Rodern était rattachée à l’évêché de Bâle. Celui-ci s’étendait vers le nord jusqu’à l’Eckenbach, petit ruisseau qui coule entre Rodern et St Hippolyte qu’on a nommé pendant de nombreux siècles le Landgraben (fossé des régions). Effectivement avant notre ère, il a séparé les tribus des Séquanes et des Triboques. Jusqu’à la Révolution Française ce ruisseau séparait la Haute de la Basse Alsace. L’ancien évêché de Bâle, qui comprenait le sud du pays de Bade, le nord de la Suisse, la Franche Comté et la Haute Alsace était en place jusqu'à la Révolution Française. En 740 l’évêque avait fait procéder au recensement des paroisses viticoles de son diocèse. C’est dans ce document que le nom de Rodern est cité pour la première fois. 
Mais il figure également dans un autre document datant de 813. D’autre part des trouvailles néolithiques anciennes et récentes témoignent de l’occupation humaine du site avant J.C. 

En fait - comme le fait remarquer M. Jean PFIFFELMANN - le premier texte mentionnant Rodern est de 1298. " Il est certain, cependant, que le village, sous forme sans doute d'une ou deux cours collongères, a existé antérieurement. Il faudrait situer les origines de Rodern au début de l'ère gothique, lors du renouveau qui marque le début des années 1200, marqué par des campagnes de défrichement qui ont donné son nom à notre village. " (J. Pfiffelmann)

Note : en vieil allemand le verbe "rodern" ou "roden" se traduit par "essarter", "défricher"

Le Moyen-Age

D’après un acte de partage des Ribeaupierre (Seigneurs de Ribeauvillé) de 1298, le village devint propriété de Henri IV de Ribeaupierre. Ses enfants l’ont vendu en 1313 à la maison d’Autriche. 
Pendant de longs siècles le village de Rodern rattaché à Bergheim a suivi le sort de ce dernier, ainsi que Rorschwihr. Les anciennes armoiries de Bergheim, représentant trois collines accolées sont encore visibles à plusieurs linteaux de portes. Quelques-uns portent la reproduction d’outils de viticulteurs et de tonneliers : serpette, cuve, équerre et compas.
Au cours des siècles, Rodern a changé plusieurs fois de propriétaires. Le partage des forêts entre les communes de Bergheim, de Rorschwihr et de Rodern fut très laborieux. Il a donné lieu à de nombreux procès et ne devint effectif qu’en 1807. Aussi notre village, ainsi que toute la province alsacienne a connu de nombreuses invasions dans son histoire mouvementée. Mais entre ces innombrables épreuves, la plus meurtrière fut la guerre de trente ans. De nombreux villages furent entièrement détruits, beaucoup d'entre eux ne furent jamais reconstruits. Vers 1650 notre village ne comptait plus qu’une trentaine d’habitants et quelques maisons (les historiens estiment qu’a cette époque l’Alsace comptait à peine 200 000 Hab. )
Grâce à un apport humain important venant de Picardie, du pays de Bade, du Tyrol et de la Suisse, la région fut reconstruite dans un temps record. Tous ces nouveaux arrivants jouissaient d’avantages matériels considérables : bois et terre attribués à titre gratuit, exonération d’impôts. Il faut signaler que la France d’alors, un des rares pays européens déjà centralisés, possédait une excellente administration : le prince-évêque de Bâle mérite également une mention spéciale pour son effort déployé en faveur du repeuplement et de la reconstruction de l’Alsace.

Le Schloessel

Cette ancienne possession jésuite (voire emblème au bâtiment dans la cour) devint propriété de M. de Boug en 1740. Le nouveau propriétaire présidait le Conseil Souverain d’Alsace à Colmar. Cette plus haute instance judiciaire de la région est devenue plus tard la cour d’appel. 
En 1770, M. de Boug a acheté les ruines des châteaux du Haut-Koenigsbourg et de l’Oedenbourg (ruine se trouvant à 300 m à l’ouest du premier) et les forêts environnantes. Toutes ces propriétés se trouvent sur le ban de la commune d’Orschwiller (Bas-Rhin). M. de Boug s’est attribué le titre de Seigneur d’Orschwiller.

 

Le confort au village.

Grâce à sa richesse en forêt (381 ha) et au produit de la chasse, la commune de Rodern a pu envisager très tôt de rendre la vie de ses habitants des plus agréables.